De nouvelles routes commerciales
Les Européens commencèrent doucement à s'émanciper vers les
territoires extérieures. Grâce aux Croisades, ils se déplaçaient
maintenant avec assurance sur terre comme sur mer. La carte des routes
commerciales du Moyen Âge montre que le grand commerce touchait toute
l'Europe :
- Au nord, une puissante association de villes germaniques et
scandinaves, la Hanse, exerçait un véritable monopole en mer du Nord
et dans la Baltique.
- Au sud, les villes portuaires de Gênes, Amalfi et Venise, en
Italie, dominaient le commerce méditerranéen. Ces villes
bénéficiaient des conséquences des croisades qui contribuèrent
puissamment à réactiver les échanges avec les ports du Levant.
De plus, des pistes caravanières et des routes maritimes
rejoignaient l'Inde, le Sud-Est asiatique et la Chine. Les produits
provenant de ces contrées étaient achetés par les Européens dans les
villes du Levant ou à Byzance. En échange, ils y vendaient du bois, du
fer, du blé, du vin, de l'huile, etc.Progrès techniques dans la
navigation Soixante ans se sont écoulé. entre le premier
voyage portugais en Afrique et 1e retour de Magellan, soixante ans ont
suffi pour révéler au monde les trois quarts de la surface du globe.
Jamais les découvertes n'avaient progressé à un rythme aussi
vertigineux, jamais les hommes n'avaient connu un tel souffle
d'exploration, une telle folie de départs et d'aventures.
Si les Espagnols et les Portugais sont les principaux acteurs de cette
aventure maritime de l'entre-deux siècles, ce sont les Italiens,
spécialistes de longue date de la cartographie marine, qui vont
transcrire sur les portulans les découvertes nouvelles. Plus tard les
Allemands et les Hollandais en tireront des conclusions géographiques.
Véritables cartographes, ces derniers effectueront le passage du
portulan, simple croquis des côtes sans échelle, à la carte « moderne
», relevée selon la méthode des coordonnées géographiques de Ptolémée.
Le grand commerce médiéval bénéficia des progrès réalisés dans la
construction des navires et dans l'apparition de nouveaux instruments
de navigation. L'innovation la plus importante fut la diffusion de la
boussole. Son origine reste incertaine : si les Chinois la
connaissaient depuis longtemps, ce sont peut-être les Arabes qui
l'introduisirent en Europe, à moins qu'elle n'est été redécouverte par
des marins ou des astronomes occidentaux. L'aiguille magnétique qui
flottait simplement, au début, sur l'eau ou sur l'huile fut, par la
suite, fixée sur un pivot permettant de tourner la boussole dans
toutes les directions. Les marins pouvaient désormais affronter la
haute mer sans craindre de se tromper de cap.
Outre la boussole, on
commença à utiliser deux instruments arabes, l'astrolabe et le
sextant, qui permettaient de mesurer la hauteur des astres
au-dessus de l'horizon. En calculant exactement le temps passé à
naviguer, on pouvait déterminer avec précision la distance que le
navire avait parcourue vers le nord ou le sud (latitude), vers l'est
ou l'ouest (longitude).
Profitant de ces améliorations, les Génois
furent les premiers à la fin du XIIIème siècle, à relier par voie
maritime l'Italie aux Flandre et à l'Angleterre. A cette époque le
navire type était la galéasse. Cette galère se déplaçaient
principalement à la voile. L'apparition de la voile latine
triangulaire, qui pouvait être orientée dans toutes les directions
permettait au navire de naviguer par vent de travers et même contre le
vent.
Le gouvernail de poupe, fixé par des charnières au milieu du
pont arrière du navire (gouvernail d'étambot), remplaça les rames
latérales, longues et pesantes, les manoeuvres en furent améliorées.
La vergue (support en croix de la voile) tournante permit
d'orienter au vent de côté les voiles carrées. Sur certains voiliers,
un second mât à l'avant commençait à faire son apparition. |