A
partir de 1588, date de la défaite de l'Invincible Armada, envoyée par
Philippe II d'Espagne contre (Angleterre, la primauté revient aux
Hollandais, qui la conservent jusqu'en 1650. Ils s'emparent d'une grande
partie de l'empire portugais. Leur flotte, puissante et nombreuse, comprend
environ seize mille navires en 1650, contre quatre mille pour la
Grande-Bretagne et cinq cents pour la France. L'Etat hollandais n'intervient
que très peu dans le commerce, sinon pour l'encourager: c'est le triomphe de
(initiative individuelle; c'est aussi (essor d'une formule juridique
nouvelle, la société par actions, dont le prototype est la Compagnie des
Indes orientales. Amsterdam, dont la banque attire à son tour les marchands,
remplace alors Anvers
Le XVIIe
siècle fut, pour la Hollande - ainsi qu'on appelait
alors couramment les Provinces-Unies parce que cette province était à elle
seule plus riche et plus puissante que les six autres réunies -, un âge
d'or. Il commença dans l'adversité car les Espagnols interdirent aux navires
hollandais l'accès au port de Lisbonne après l'annexion du Portugal par
l'Espagne.
Il n'en reste pas moins que le transport de marchandises par
Entreroches connut un essor réjouissant durant 190 ans. Il consistait
principalement en exportations de vins vaudois et de sel. Des tonnages
importants de céréales utilisèrent Entreroches,(1) ainsi que, dans une
moindre mesure du sucre, des fromages, de l'huile, du savon, du papier et
des châtaignes ! Le canal servit encore à acheminer les "transports
exceptionnels", dont notamment des meules de moulin et des cloches
d'églises. On l'utilisa aussi pour les colis fragiles, verres et vaisselle
qui craignaient les cahots des routes !
Les barques mesuraient jusqu'à vingt mètres de long et portaient de
douze à vingt tonnes. Elles naviguaient en convois de quatre à six bateaux.
La majeure partie des biefs comportait des écluses simples. On ouvrait
simplement les portes les unes après les autres et le convoi était porté par
le courant vers l'aval. La remontée était naturellement plus pénible ! Les
Hollandais avaient apporté leur expérience dont profitèrent les charpentiers
locaux qui utilisèrent du chêne au lieu de sapin pour les membrures des
barques. Ils introduisirent aussi les écluses à deux portes, appelées
"hollandaises", dénomination qu'on retrouve encore dans des cadastres de la
plaine de l'Orbe.
(1) Le
canal d'Entreroches, les vestiges d'une voie navigable
Le but était de relier par une voie navigable les eaux du Sud
(Méditerranée) et les eaux du Nord (Mer du Nord), autrement dit
"LE canal du Rhône au Rhin"; un rêve auquel il n'aura manqué (du lac de
Neuchâtel au Léman) qu'une quinzaine de kilomètres entre Cossonay et
Morges.
Le premier tronçon conduisant d’Yverdon à Entreroches s'est achevé en 1640.
Le deuxième tronçon qui permet d'atteindre Cossonay en franchissant le
Mormont par la cluse d'Entreroches, ne sera achevé qu'en 1648.
Les barques transportaient principalement les vins vaudois (85% du trafic)
et le sel de Bex.
A partir du milieu du XVIIIe siècle, le canal n'est plus rentable. La cause
principale venant de l'amélioration du réseau routier, les transports
devenant dès lors bien plus rapides
http://www.ferreyres.ch/visite/06-Entreroches-ref.htm
En 1602, la Vereenigde Oost-Indische Compagnie (Compagnie unifiée des
Indes orientales) fut fondée. Dotée de large pouvoirs, notamment celui de
faire la guerre à l'Espagne aux Indes aux frais de la compagnie, la VOC
jeta les bases de l'empire colonial hollandais et lui donna le monopole du
commerce des épices. La supériorité des Portugais par rapport aux
Asiatiques reposait sur leur puissance navale et militaire. Les Hollandais
prouvèrent rapidement leur supériorité en la matière et les princes locaux
s'assurèrent leur concours pour se débarrasser des Portugais, sans
soupçonner les conséquences néfastes de cette alliance.
Au cours de la première moitié du 17e siècle, les Hollandais
chassèrent les Portugais de Ceylan, des Moluques et des îles Banda; ils
établirent un blocus autour de Malacca et installèrent leur quartier
général à Batavia (Djakarta), sur l'île de Java. Ils imposèrent dès lors
les prix d'achat fixés par la compagnie et le réal d'argent (monnaie
espagnole) comme devise, afin de mettre fin au système de troc. Ils
obligèrent ainsi les indigènes à acheter des aliments et des vêtements de
mauvaise qualité à des prix exorbitants dans les magasins de la compagnie.
Ils mirent ensuite tout en oeuvre pour mettre un terme aux activités
commerciales étrangères, ne reculant pas devant des actes de piraterie
pour empêcher les Chinois de vendre leurs épices aux Portugais ou aux
Anglais. Les Hollandais firent déraciner les muscadiers et les girofliers
afin d'en contrôler la production. Ils n'autorisèrent les plantations que
sur certaines îles et répliquèrent à la résistance des indigènes en les
exterminant et en les remplaçant par des colons hollandais. La production
d'épices continua pourtant à augmenter inexorablement.
Une partie importante
de la prospérité hollandaise était fondée sur le rôle d'Amsterdam en tant
que centre commercial européen et courtier en matières premières, tandis
que les Portugais, les Suédois et d'autres marchands étrangers, qui
avaient amélioré leurs propres systèmes de navigation, n'étaient plus
obligés de passer par des intermédiaires hollandais. Il en résulta que
l'économie d'Amsterdam cessa de croître au même rythme que le reste de
l'Europe.
Dans les années 1620, d'énormes quantités d'épices furent brûlées
dans les rues d'Amsterdam afin de maintenir le niveau des prix en Europe.
Tandis que les Hollandais supplantaient les Portugais en Orient,
les Anglais commençaient à s'intéresser aux Indes. En 1600, une charte
avait été accordée à une société anglaise, mais neuf ans plus tard,
celle-ci n'était parvenue à équiper que quatorze navires pour
effectuer cinq expéditions, alors que les Hollandais armaient une
flotte de cette taille tous les deux ans. En 1609, Jacques 1er accorda
une nouvelle charte octroyant à la Compagnie des Indes orientales le
monopole du commerce anglais avec I'Orient. Une période de
harassements constants entre Hollandais et Anglais s'ensuivit. Les
Anglais durent finalement quitter l'archipel des Epices pour Macassar,
mais parvinrent à maintenir leurs activités commerciales pendant les
soixante années qui suivirent, en dépit des expéditions punitives des
Hollandais. En 1682, ils furent repoussés à l'ouest de l'archipel
indonésien. Les jours du monopole hollandais étaient cependant
comptés.
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Livre Bibliothèque Municipale Arcachon Titre le XVI e Siècle /
BARTHOLOME BERNASSAR Professeur d'histoire Economique à l'université
de Toulouse et JEAN JACQUART Maître de Conférence a l'Université
de Picardie / Armand Collin / Edition 1973
Livre HISTOIRE
DU MOYEN AGE ET DE LA RENAISSANCE EDITIONS NATHAN BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE
ARCACHON
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