Le commerce littoral, fluvial et maritime du sel et du vin y est,
depuis le Moyen Age, la première source de richesse. Au XVI ème,
alors que s'ouvre un trafic atlantique international, l'Aunis et la
Saintonge confortent leur position d'intermédiaire dans les échanges
commerciaux.
L'exportation de très grosses quantités de sel et de vin favorise
déjà la circulation des produits des provinces voisines. Le blé du
Poitou, descendu sur la Sèvre, les vins d'Angoulême et de Cognac
trouvent bientôt, dans cette dynamique atlantique, de nouveaux
débouchés.
Sel et eau de vie : un
commerce international.
Les Zélandais sont, au Moyen Age, les premiers acheteurs des vins
produits en Saintonge et sur l'Ile-de-Ré. Un nouveau marché, celui
de l'eau-de-vie, s'est ouvert vers l'Angleterre et l'Irlande. Au XVI
ème siècle, ce trafic a pris des proportions colossales. Des navires
basques, bretons, olonnais arment à La Rochelle dans les ports du
sud du Département de la Charente-Maritime. Ils chargent les
cargaisons de sel nécessaires à la conservation du poisson qu'ils
pêchent, comme ceux de l'Aunis et de la Saintonge, à Terre-Neuve.
Des ports entre
Terre et mer.
Les papiers d'Angoulême, les toiles de Châtellerault, transitent dés
lors par les ports de Tonnay-Charente, de Marans, et sont livrés,
comme le sel d'Aunis et de Saintonge, en Espagne et au Portugal.
Les navires rapportent aux drapiers de la Gâtine, aux tisserands
poitevins, limousins et tourangeaux, la laine d'Espagne. Ils
fournissent, par les campagnes de Saintonge, du Poitou et
d'Auvergne, la ville de Lyon en sucre, poivre et oranges du
Portugal. Ils approvisionnent l'intérieur des terres en harengs, en
cuirs et en étain, rapportés d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande.
Les premiers navires rochelais partent vers l'Afrique, le Brésil et
les "isles d'Amérique".
http://www.charente-maritime.org/la_charente-maritime/patrimoine/patrimoine_culturel/protestantisme/17_protestant_prosperite.htmLorsque
Christophe Colomb arme ses trois premiers navires, la Santa María, la
Pinta et la Niña, l'Aunis et la Saintonge sont déjà riches des
transactions qu'elles opèrent, depuis le Moyen Age, avec les pays
consommateurs de sel et de vin.
La découverte du Nouveau Monde ouvre, au XVI ème siècle, un gigantesque
trafic transatlantique. Les territoires de la Charente-Maritime se
placent tout naturellement dans la dynamique de ces nouveaux échanges.
Le littoral de l'actuel Département, enrichi par la permanence de ses
traditions commerciales, conforte sa position de plaque tournante des
échanges terrestres et maritimes.