Au
Moyen Âge, Gênes
était l’une des
Républiques maritimes
italiennes avec
Venise,
Amalfi et
Pise. Elle devint pour plusieurs siècles la plus puissante de ces
républiques.
Gênes, présente dans tous les
domaines devient très discrètement première entre 1550-1560 et 1620-1630.
La banqueroute espagnole qui met fin au règne des banquiers de la Haute
–Allemagne ouvre vers 1557 celui des Génois. Les Génois assurent au roi
d’Espagne des revenus réguliers à partir de ressources irrégulières, la
fiscalité et le métal blanc d’Amérique. Pris dans des tâches grandissantes
et des bénéfices croissants, ils passent des activités marchandes aux
activités financières. Les prêts au roi rapportent en principe 10 % mais
s’y ajoutent souvent les intérêts des intérêts, le tout sur des sommes
énormes. Gênes accumule l’argent et devient l’arbitre de la fortune
européenne, essentiellement par sa faculté à mobiliser le crédit.
Le terme
de république maritime s'applique à quelques villes côtières, principalement
italiennes, qui, entre le
Xe siècle
et le
XIIIe siècle,
connurent un accès de prospérité économique grâce à leur activité
commerciale dans le cadre d'une large autonomie politique.
S'ils sont aussi ambitieux que les Vénitiens, les
Génois n'ont ni les mêmes méthodes ni les mêmes conceptions. Ainsi, ils
multiplient les voyages d'exploration vers l'ouest, à la recherche de
nouveaux débouchés. Le port de Cadix devient bientôt leur principale escale
sur les routes qui les conduisent vers l'océan Atlantique. Au début du XIVe siècle, ils
atteignent les Canaries et, en 1418, ils découvrent Madère. Le développement
des industries textiles lainières en Occident réclame de l'alun pour
préparer le drap de laine à recevoir la couleur. Le meilleur alun se trouve
en Asie Mineure. La fortune des Génois est donc assurée
En
italien Genova, ville du nord-ouest de l'Italie, chef-lieu de la Ligurie et
chef-lieu de province, sur le golfe de Gênes, en mer Ligurienne. La ville
s'étend à proximité d'un port naturel, au pied d'un col des Apennins. Ville
d'où est originaire Christophe Colomb.
Fondée entre le VIIe
et le VIe siècle av. J.-C. par des Ligures venus de l’Apennin voisin,
Gênes se développe au cours des siècles suivants grâce à l’accès qu’offre
son port naturel. Détruite par les Carthaginois en 209 av. J.-C., la cité
est reconstruite par les Romains, qui en font un municipe. Usant des
droits municipaux dont elle bénéficie, elle s’engage dans une activité
commerciale intense, en particulier dans l'exportation de peaux, de bois
et de miel, jusqu’à devenir le port principal de la Gaule cisalpine.
La ville passe ensuite entre les mains des Goths, puis des Byzantins et
des Lombards et, enfin, de Charlemagne. Au XIe siècle, elle devient une
république maritime gouvernée par des consuls et participe à la campagne
contre des corsaires musulmans entrés dans la zone maritime italienne. Les
Génois, alliés à la ville de Pise, parviennent à chasser les Sarrasins
installés en Corse et en Sardaigne, deux îles qui deviennent ensuite les
enjeux d'un long conflit maritime entre les deux cités. Au cours du XIIe
siècle, ils étendent leur domination à la côte adjacente et aux vallées
montagneuses voisines. Les marchands de la cité, profitant de l'engouement
naissant des Européens pour les articles venus du Moyen-Orient,
s'implantent dans tous les grands centres de commerce : ainsi, des forts
et des comptoirs commerciaux prolifèrent autour de la Méditerranée et de
la mer Égée et jusqu'à la mer Noire. L'obtention de privilèges
commerciaux, en particulier à Smyrne et à Constantinople, accentuent les
rivalités entre Gênes et Venise, qui se soldent par une guerre au milieu
du XIIIe siècle. Lors de la bataille de la Meloria (1284), Gênes écrase
Pise ; les Vénitiens sont vaincus à Korèula (aujourd’hui en Croatie) par
un groupe de riches marchands et de banquiers de façon oligarchique, se
dote d’un doge, sur le modèle vénitien. La puissance de Gênes commence à
décliner à la fin gagne du terrain et Gênes perd ses possessions les unes
après les autres — elle conserve toutefois la Corse, son dernier bastion,
jusqu'en 1768, avant de la céder à la France.
Les luttes internes, qui ont divisé et affaibli la ville, cessent sous
l'autorité du doge Andrea Doria, qui contracte une alliance avec Charles
Quint, en 1528, et établit une nouvelle Constitution. La République de
Gênes connaît alors une nouvelle période de prospérité en tant que centre
d’activité bancaire et de construction navale ; jusqu’à la moitié du XVIIe
siècle, son rayonnement culturel et politique est tel que l’on parle de «
siècle des Génois ». Bien que dominée par ses puissants voisins, la France
et le Piémont, Gênes conserve son indépendance jusqu'en 1797, date à
laquelle Napoléon Bonaparte l'intègre à la nouvelle République ligurienne,
avant d'être annexée par la France, en 1805. La ville est ensuite cédée au
royaume de Piémont-Sardaigne en 1815.