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l'époque romaine.

 C'est durant cette époque, on le sait, quo la vigne a pris possession du sol de la Gaule, l'un des résultats les plus essentiels pour l'avenir de la conquête de César . Les vins gaulois ne s'exportèrent que très peu vers le Midi. On a déjà dit que tout le bassin de la Méditerranée regorgeait de vignobles. Loin qu'il ait servi de marché à la Gaule, il semble, au contraire, lui avoir fourni des vins de luxe provenant de l'Orient et en particulier de Gaza. En revanche, les crus de l'Aquitaine faisaient l'objet d'échanges avec les provinces de Belgique et de Bretagne, qu'alimentaient, d'autre part, les domaines de la Moselle. Quant aux barbares d'au delà du Rhin, ils fournissaient sans doute une clientèle assez active aux caupones de la rive gauche, chez lesquels ils ne manquaient pas de s'arrêter lorsqu'ils traversaient le fleuve. On sait que, dans toutes les langues germaniques, le mot qui désigne le vin est emprunté au latin.

Les invasions barbares du Ve siècle n'interrompirent ni la culture dé la vigne, ni d'une manière générale le commerce qu'elle entretenait. L'unité économique du monde romain avait survécu au morcellement politique. La Gaule mérovingienne continuait de correspondre par Marseille avec toutes les régions méditerranéenne.

Les textes de l'époque nous apprennent que le vin de Gala restait une des denrées qu'elle importait .

Quant au vin du pays, il ne cessait pas de faire l'objet de transactions régulières. Grégoire de Tours nous a conservé une anecdote d'où l'on peut même inférer qu'il donnait lien à des spéculations importantes . L'exportation du vin français a constitué, en effet, une des branches les plus importantes du trafic médiéval. Elle le cède sans doute, quant à l'ampleur de l'expansion, à celle des épices et aussi à celle de la draperie flamande qui, l'une et l'autre, se sont étendues à toute l'Europe.

 Le bassin méditerranéen était trop abondant en vignes pour solliciter l'exportation des vins de France.

Celle-ci n'a donc pu approvisionner que les contrées du Nord, et seuls les vignobles du Rhin et de la Moselle lui ont fait durant quelque temps une concurrence dont elle a bientôt triomphé.

 Son domaine propre s'étend des côtes de Gascogne à celles d'Angleterre et de Flandre pour se prolonger, dès le XIIIe siècle, aux rivages de la mer du Nord et de la mer Baltique. Elle présente, en outre, cette originalité singulière d'avoir suscité la navigation des borda de l'Atlantique.

 C'est elle qui a fait affronter par les marins de Bayonne, d'Oléron, de La Rochelle le dangereux périple de la Bretagne. Elle s'est tracée, à travers les mers de l'Ouest, la première voie maritime qui ait été fréquentée avant que les galères de Gênes et de Venise n'aient, au début du XVIe siècle, franchi le détroit de Gibraltar pour cingler vers le port de Bruges.

Dans l'histoire économique de la France elle joue un rôle analogue à celui de l'exportation des laines dans l'histoire économique de l'Angleterre. Elle est cependant bien loin d'avoir présenté pour l'État français les avantages que l'État anglais a retirée du commerce des laines.

Car la Gascogne qui l'a presque exclusivement alimentée de ses vins est restée, on le sait, jusqu'à la fin de la guerre de Cent Ans, une possession anglaise. Et c'est sans doute cette discordance de l'économique et du politique qui rend compte du peu d'intérêt que l'histoire du commerce des vins a rencontré jusqu'aujourd'hui.


Mais le spectacle change entièrement dès que l'invasion musulmane fermant la mer Tyrrhénienne aux régions occidentales a interrompu, dans le courant du VIIIe siècle, le trafic maritime qui y entretenait l'activité. Bientôt tout commerce y a disparu. Il n'y a plus de marchands de profession, plus de circulation des biens ni de circulation monétaire, et partant, plus d'échanges.

C'en est fait de la vie urbaine et l'on entre pour longtemps dans une période exclusivement agricole et d'économie fermée, ou, pour mieux dire, d'économie sans débouchés. Faute de marchés intérieurs, les villes ayant disparu, les grands domaines, entre lesquels se répartit la population rurale, ne produisent plus que pour eux-mêmes.

 Chacun vit de son propre soi et du travail de ses serfs.  Rien  n'atteste plus clairement cette paralysie du commerce que les pratiques employées par les églises des régions du Nord pour se procurer le vin qui leur était indispensable,  pour la célébration de la messe.

 Les vignobles qu'en dépit du climat on essaya de cultiver, par exemple dans les Pays-Bas, ne fournissaient naturellement qu'une piquette détestable- et, d'ailleurs, insuffisante.

 Recourir à l'achat était impossible puisqu'il n'existait plus de marchands. Le seul moyen était doué d'acquérir des vignobles dont le rendement fût certain et de se fournit ainsi de vins que l'on récoltait sur son propre domaine.

C'est, en effet, à quoi s'attachèrent, dès la fin de l'époque mérovingienne, les établissements ecclésiastiques de la Belgique. On les voit, à l'envi, obtenir de la piété des souverains ou des princes de belles terres à vignes situées soit dans les vallées du Rhin et de la Moselle, soit dans le bassin de la Seine. Dès le IXe siècle, l'abbaye d« Saint-Bertin et le Chapitre de Saint-Omer sont propriétaires de vignobles à Gelsdorf, à Frezschen et à Nieder-Cassel (Prusse rhénane ) ; le monastère de Saint-Vaast  (Eglise abbatiale Saint-Vaast, fin XVIIIe siècle, érigée en cathédrale en 1802 suite à la destruction de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Cité à la fin de la Révolution, achevée en 1833. 
Avec l'Abbaye Saint-Vaast : le plus bel ensemble d'architecture religieuse du XVIII ème siècle en France )en possède à Moislains, à Puzeaux (Puzeaux est une commune française, située dans le département de la Somme et la région Picardie.) et à Angicourt (dép. de l'Oise), celui de Saint.Amand et Barisis  (Barisis, couramment appelée
Barisis-aux-bois est un petit village au cœur de la forêt domaniale de Saint-Gobain dans le département de l'Aisne. ) a noter : l'île d'Oléron devait jour un grand rôle dans l'exportation des vins de Gascogne ,celui de Saint Bavon de Gand à Vailly, prés de Soissons, la cathédrale de Tournai dans les environs de Noyon, etc., etc.

Ainsi la nécessité a forcé les consommateurs de vin à en être eux-mêmes non seulement les producteurs, mais, si l'on peut ainsi dire, les importateurs. Chaque année, à l'époque de la vendange, les tonneaux sont charriés par des serfs du propriétaire astreints à cette corvée spéciale, succédané indispensable du commerce anéanti .

Mais, aussitôt que, dans le courant du me siècle, se manifestent 1es premiers symptômes du dégel de l'activité commerciale, le vin, tout de suite, profite de ce renouveau. Les agglomérations marchandes qui commencent à se former le long des côtes et au bord des fleuves bai fournissent des marchés qui en orientent vers eux la production. Dès 1036, le tonlieu de Saint-Vaast d'Arras mentionne les droits à acquitter par le carrus, la careta et le tonellus vini.

Et il n'est pas douteux que nous ayons affaire ici à du vin destiné au commerce, puisque le texte nous fait connaître les taxes à acquitter par tonneau de la part du vendeur et de celle de l'acheteur. Quelques années plus tard (avant 1083), le curieux règlement de la gilde marchande de Saint-Omer nous apprend que la seule boisson consommée pendant les potaciones journalières des  frères  était le vin

Enfin en 1066, un diplôme du roi de France Philippe  parle de mercatores et vini conductores de Fladrensi nations dans le pays de Soissons

On pourrait à la rigueur considérer ces derniers comme des serfs chargés de convoyer les vins de quelque abbaye flamande jusqu'à destination, puisque aussi bien nous savons qu'un grand nombre de monastères du bassin de l'Escaut possédaient des vignobles dans le Soissonnais

 Mais ce ne sont certainement pas des serfs domaniaux qui approvisionnaient les bourgeois d'Arras et de Saint-Omer. Faut! voir dans ces importateurs des marchands proprement dite ou des propriétaires ruraux convoyant eux-mêmes ou faisant convoyer les produits de leurs vignes jusqu'au lieu de vente  Mais du moins,  le vin a brisé les cadres de l'économie domaniale pour devenir un objet de commerce, et dans ce simple fait est impliquée une révolution économique.

D'où venait ce vin-marchandise ? Deux des sources citées indiquent clairement que c'était des régions peu lointaines du Nord de la France. Le diplôme de Philippe lw mentionne explicitement le Soissonnais, et le tonlieu d'Arras en ne parlant que de chariots et de charrettes nous force à admettre des arrivages par voie de terre et, par conséquent, de contrées assez proches. A Saint-Omer, au contraire, la vraisemblance porte à supposer que l'importation se faisait par eau. On sait, en effet, que la ville s'adonna de très bonne heure au commerce avec l'Angleterre, L'Aa lui fournissait une excellente communication avec la Manche et c'est sans doute de Rouen et des ports de la basse Seine que les bateau: apportaient le vin dans ses murs.

Rouen, au surplus, fournit le plus ancien exemple qui soit à ma connaissance du commerce maritime du vin. Le tarif du tonlieu de Londres, dressé entre 991 et t002, mentionne; en effet, les hommes de Rotomago qui veniebant cran vino . Ce vin; qu'ils exportaient vers l'Angleterre et sans doute aussi vers la côte de Flandre, était, à n'en pas douter, celui des vignobles de la vallée de la Seine et de ses affluents. On sait que Rouen n'a jamais cessé depuis lors d'en être le principal embarcadère et c'est lui, sans nul doute, qui fournissait, en grande partie, le chargement des bateaux que la hanse parisienne des marchands de l'eau dirigeait vers le port normand.

De ce qui précède on peut conclure que l'exportation du vin en France a porté, dès les débuts de la renaissance économique, sur les vins des vallées de la Seine, de l'Aisne, de la Marne et de l'Oise.

 Elle s'est dirigée exclusivement vers le comté de Flandre et l'Angleterre, et rien n'est plus facile à comprendre. Elle ne pouvait, en effet, s'épancher dans les régions voisines du Sud et de l'Est où partout se rencontre la vigne. D'autre part, malgré l'absence de celle-ci, le bassin inférieur de la Meuse s'approvisionnait, grâce à leur proximité, aux vignobles du Rhin et de la Moselle et cela d'autant plus qu'ils étaient  au courant de sa mouvance de l'Allemagne . Une partie de leur production s'écoulait aussi, il est vrai, plus loin vers l'Ouest en suivant le cours du Rhin et en franchissant la mer du Nord. Mais elle ne suffisait à fournir largement ni la Flandre, dont la population croissait sana cesse grâce aux progrès extraordinaires d'une activité économique sans rivale, ni le vaste territoire de. l'Angleterre. Ces deux contrées devinrent donc, dès le début du XIe siècle, le marché naturel des vins de la France septentrionale. Comme on l'a dit plus haut, la navigation de Rouen et des ports de la basse Seine les transportait en Angleterre tandis qu'ils atteignaient


Où venait ce vin ? Deux des sources indiquent clairement que c'était des régions peu lointaines du Nord de la France. Le diplôme de Philippe Ier mentionne explicitement le Soissonnais, et le tonlieu d'Arras en ne parlant que de chariots et de charrettes nous force à admettre des arrivages par voie de terre et, pu conséquent, de contrées esses proches.

 A Saint-Omer,, au contraire, la vraisemblance porte à supposer que l'importation se faisait par eau. On sait, en effet, que la ville s'adonna de très bonne heure au commerce avec l'Angleterre. L'Aa lui fournissait une excellente communication avec la Manche et c'est sans doute de Rouen et des ports de la basse Seine que les bateaux apportaient le vin dans ses murs.

Rouen, au surplus, fournit le plus ancien exemple du commerce maritime du vin. Le tarif du tonlieu de Londres, dressé entre 991 et 1002, indique qu'ils exportaient vers l'Angleterre et sans doute aussi vers la côte de Flandre, était, à n'en pu douter, celui des vignobles de la vallée de la Seine et de ses affluents.

On sait que Rouen n'a jamais cessé depuis lors d'en être le principal embarcadère et c'est lui, sans nul doute, qui fournissait, en grande partie, le chargement des bateaux que la hanse parisienne des marchands de l'eau dirigeait vers le port normand.

De ce qui précède on peut conclure que l'exportation du vin en France a porté, dès les débuts de la renaissance économique, sur les vins des vallées de la Seine, de l'Aisne, de la Marne et de l'Oise. Elle s'est dirigée exclusivement vers le comté de Flandre et l'Angleterre, et rien n'est plus facile à comprendre. Elle ne pouvait, en effet, s'épancher dans les régions voisines du Sud et de l'Est oie partout se rencontre la vigne.

 D'autre part, malgré l'absence de celle-ci, le bassin inférieur de la Meuse s'approvisionnait, grâce à leur proximité, au: vignobles du Rhin et de la Moselle et cela d'autant plus qu'il était orienté vers eux par sa mouvance de l'Allemagne .

Une partie de leur production s'écoulait aussi, il est vrai, plus loin vers l'Ouest en suivant le cours du Rhin et en franchissant la mer du Nord.

 Mais elle ne suffisait à fournir largement ni la Flandre, dont la population croissait sacs cesse grâce aux progrès extraordinaires d'une activité économique sans rivale, ni le vaste territoire de. l'Angleterre. Ces deux contrées devinrent donc, dès le début du XIe siècle, le marché naturel du vins de la France septentrionale. Comme on l'a dit plus haut, la navigation de Rouen et des ports de la basse Seine les transportait en Angleterre tandis qu'ils atteignaient la Flandre à la fois par cette même navigation et par les routes de terre.

. Un hasard que rien ne permettait de prévoir, le mariage en 1152 de Henri Plantagenêt avec Aliénor d'Aquitaine , allait cependant la transformer de fond en comble, exemple frappant ,de la répercussion que les conjonctures politiques peuvent exercer, quoi qu'en pense certaine école, sur l'évolution économique.

 Ce mariage, qui faisait entrer dans les possessions de la Couronne d'Angleterre les duchés d'Aquitaine et de Gascogne avec tous les fiefs qui en relevaient, de la Loire aux Pyrénées et de l'Océan à la Garonne et au Plateau Central, y annexait en même temps la meilleure et la plus riche des régions vinicoles de la France.

Selon -toute apparence, les vignobles du Bordelais n'avaient guère servi jusqu'alors qu'aux besoins de la population locale. Dans ces contrées méridionales où la vigne est partout chez elle, la supériorité de leurs crus ne pouvait suffire à leur assurer une exportation dé quelque importance. Il en alla tout autrement du jour où ils se trouvèrent placés sous la suzeraineté du prince dont relevait le marché anglais. Les vins d'Allemagne et de la France du Nord étaient sans doute de qualité trop inférieure et certainement de quantité trop insuffisante pour réussir à leur disputer la place. S'ils avaient sur eux l'avantage de la proximité, le coût des traversées maritimes n'exerce et surtout n'exerçait pas en ce temps-là sur les prix ,une influence assez forte

. L'intérêt politique des Plantagenêt  les poussait au surplus à favoriser le commerce de leurs nouveaux sujets, et cet intérêt grandit encore lorsque, au commencement du XIIIe siècle, Rouen et les ports de la Seine furent redevenus des ports français (1214). Depuis lors, le vin de Bordeaux on disait alors, le vin de Gascogne ou le vin de La Rochelle, demeura par excellence la boisson de luxe de l'Angleterre.

Il ne faut attendre si longtemps d'ailleurs pour constater son exportation vers la grande île du Nord. Celle-ci débute presque immédiatement après l'acquisition du Bassin de la Garonne par Henri de Plantagenêt, et c'est là un exemple bien caractéristique de la rapidité are laquelle un produit s'oriente vers un marché qui s'offre. Rapidement d'autant plus que l'embouchure de la Gironde  était dépourvue d'un bon port qui pût y remplir les fonctions comme -Rouen  s'acquittait sur la basse Seine. Bordeaux ne devint que très lentement une plage maritime de quelque importance.

Mais il se faisait, depuis longtemps, un petit cabotage le long des rivages du golfe de Gascogne et de la Bretagne par les marins de L'île d'Oléron et de La Rochelle, et, plus au Sud, par ceux de Bayonne.
Il est aisé de comprendre que ces marins saisirent avec empressement l'heureuse chance qui venait d'offrir l'Angleterre comme débouché aux vins du Bordelais. Rien ne serait sans doute plus intéressant que l'étudie de ce premier éveil de la navigation au long cours sur des côtes de l'Atlantique. Aucun doute ne peut subsister en tous cas sur le fait qu'elle a été suscitée par le Commerce du vin

 Il suffit pour s'en convaincre d'observer que les célèbres " rôles d'Oléron" , dont la rédaction primitive remonte très probablement à la fin du XIIe siècle, ne connaissent d'autre marchandise que le vin pour la cargaison des vaisseaux .

Incontestablement, la rade d'Oléron est à cette époque un rendez vous de marins. Si étrange que cela paraisse a( première vue, les Anglais y furent d'abord assez rares. Et cela prouve que l'initiative de l'exportation des vins du Bordelais ne fut pas prise par eux, mais par les Gascons et les Basques. Je ne connais aucune mention de bateaux anglais dans cette région avant la première moitié du XIIIe siècle

 En revanche, dès 1209, Jean Sans Terre accorde des privilèges commerciaux à La Rochelle s; et en 1213 existe déjà, sans doute depuis quelque temps, une corporation de marins de Bayonne transportant du vin de La Rochelle en Flandre et évidemment aussi e Angleterre .

Cette intervention de la Flandre n'a rien qui puisse surprendre, car si, à cause de l'union dynastique opérée en 1152 entre la Guyenne et l'Angleterre, ce royaume dût être le premier objectif de l'exportation des vins de Bordeaux, il est certain, d'autre part, que le marché flamand, si facile à atteindre des côtes anglaises, en attira tout de suite vers lui une partie considérable.

 Au surplus, nous savons que les Flamands n'attendirent pas longtemps pour se risquer eux-mêmes sur la voie ouverte par les bateaux du golfe de Gascogne.

 Au commencement du XIIIe siècle, leur navigation vers la baie d'Oléron est déjà si active que l'on doit croire qu'elle avait débuté plusieurs années auparavant . Tout porte à supposer que la draperie de Gand,

. Th. Kiesselbach Der Ursprang der Rôles d'Oléron und du Seerechts vonDamme dans Hansische Geschiehmbtetter, 1906, p. t et suiv.

 H. Hôhlaux Hansiesches Urkundenbuch t. 1, p. 38, no 79.

H. Pardessus, Collection des lois maritimes etc., t. 1V, p. 288.

1305. Bateaux flamands chargés de vin en Angleterre  (Gilliodts van Severen)
Cartulaire de l'Etape 40 Bruges t, 1' P, 23.-.1911 Bateaux  chargés de vin à Sandwich,
appartenant a des bourgeois d'Ypres et de Gand (Hansisches Urkundenbuch t. 1, p. 39,
 p 93. -- 1233. Quinze tonneaux de vin saisis en Angleterre au- détriment d'un marchand Flamand (ibid., p. 42, ne 1081.- 4236. Bateau chargé de vin à La Rochelle, appartenant à des marchands de Bergues-Saint-Winnoc, arrêté en Angleterre (ibid., p. 62, a- 198). -- 1226. Flotte de quinze bateaux flamands capturée par des pirates anglais devant Brest. Elle avait chargé du vin à La Rochelle, Saint-Jean-d'Angély et Saintes. Les propriétaires sont des bourgeois de Lille, de Bruges, de Gand, de Damme, d'Ypres,d'Ardenbourg, de Gravelines, de Bergues-Saint-Winnoc. Un des bateaux est chargé parde Bruges, d'Ypres, de Lille, de Douai et d'Arras, dès lors en pleine période d'expansion, lui fournissait le fret qu'elle échangeait contre les vins.

Si l'on considère que le transport de ces vins vers le Nord n'a pu commencer qu'après 1152, on sera frappé de la vitesse avec laquelle il a progressé. En moins d'une cinquantaine d'années, il leur a assuré la maîtrise sur les marchés d'Angleterre et sur ceux des Pays-Bas. Antérieurement à 1479, leur concurrence inquiète déjà les marchands de Cologne, qui se font octroyer par le roi Henri II l'autorisation de vendre à Londres les crus du Rhin au même prix, c'est-à-dire à 3 deniers le setier

Sans doute cette appellation s'applique-t-elle aussi bien aux vins du Nord de la France qu'à ceux du Midi. L'importation des premiers n'a certainement pas cessé, mais il est visible qu'elle le cède de plus en plus à ceux des seconds. Car, aux vins de Bordeaux, n'avaient pas tardé à s'adjoindre ceux du Poitou et de l'Anjou. Ils étaient déjà si répandus en Angleterre à la fin du mis siècle, que Jean sans Terre en soumit la vente ,à un tarif dont la modération les laissa jouir d'un tel bon marché qu'à en croire ,le pays s'emplit de boissons et de buveurs .

De l'autre côté de la mer, dans la région flamande, le spectacle est le même. Parmi la noblesse le vin figure sur toutes les tables et les Français constatent avec étonnement qu'on s'abstient de le couper d'eau. En 1214, Guillaume le Breton s'émerveille de la quantité de vins de La Rochelle entreposés dans le port de Damme. Sur toutes les rivières, sur tous les canaux du pays circulent des péniches chargées de tonneaux dont le nombre, suivant le tirant d'eau, va de deux (sur la Scarpe) à plus de trente (sur le Rupel). La capacité de ces tonneaux varie elle-même entre plus et moins de six " aimes "

 Cette circulation si active était sans doute entretenue en partie par les vins importés sur route du Nord de la France. Nous savons que les charrettes en amenaient à Valenciennes, où ils étaient mis t en "nefs" sur la Scarpe pour descendre jusqu'à l'Escaut'. Mais il est incontestable que le négoce fluvial avait surtout pour objet la diffusion par le pays des arrivages venus par la mer, soit de Rouen, soit surtout de la rade d'Oléron. Le bas prix des transports par eau devait nécessairement les faire préférer au transports par voie terrestre. Ils avaient, en autre, l'avantage d'épargner aux exportateurs les droits levée à Bapaume sur toutes les marchandises allant de France en Flandre. On peut supposer que ce détour, pour illicite qu'il fût et malgré son interdiction par le Parlement, ne cessa jamais d'être pratiqués.

De la Flandre où ils arrivaient par mer, le transit fluvial fit bientôt pénétrer les vins du Bordelais dans l'intérieur des Pays-Bas. L'annotation faite en 1198 par le moine Renier de Saint-Jacques que, pour la première fois, le vin de La Rochelle fut amené cette année-là à Liège, où l'on n'avait connu jusqu'alors que les vins du Rhin et de la Moselle, atteste, si l'on peut ainsi dire, l'invasion victorieuse de la Belgique par les crus du Midi, importés à fût et dans les autres ports de la côte flamande . Le vin allemand résista mieux à la concurrence dans les contrées néerlandaises où il descendait par la Rhin. Il semble qu'on n'en connaissait encore guère d'autres à Utrecht en 1233, au moins dans le commerce de détail . La Flandre, devenue le grand marché vinicole de l'Europe septentrionale, consommait évidemment elle-même une bonne part de ce qu'elle recevait. Le vin, au milieu du XIIIe siècle, y apparaît comme la boisson ordinaire des gens aisés.

L'abondance et le bas prix du vin à cette époque rendaient inutile la conservation par les abbayes des vignobles lointains qu'elles s'étaient attachées à se procurer aux temps révolus où elles étaient forcées de produire elles-mêmes ce que le commerce ne pouvait leur fournir. Aussi les voit-on vendre désormais ces possessions inutiles, encombrantes et dont manifestement l'entretien coutait maintenant beaucoup plus qu'elles ne rapportaient. A Saint-Trond, par exemple, en 1252, la vin des domaines appartenant à l'abbaye à Briedel et à Pommeren sur la Moselle était revenu à 216 livres 10 sous de Louvain, alors qu'il ne valait sur le marché que 192 livres'. Aussi, douze ans plus tard, l'abbé se défit-il d'une possession si coûteuse, suivant en cela l'exemple que lui avait donné en 1227 le Chapitre de SaintLambert et en 1230 l'église Saint-Pierre de Liège .

On vient de dire que, sur le continent, le comté de Flandre était devenu, dès la fin du XIIe siècle, le grand marché des vins français. Tous les renseignements concordent à nous apprendre, depuis Guillaume le Breton, que ces vins provenaient presque exclusivement de la Gascogne et des régions avoisinantes. Damme, l'avant-port de Bruges, en recevait la plus grande quantité. Un essai fait en 1262 par la comtesse Marguerite de détourner vers Gravelines les marchands de La Rochelle, de Saint-Jean-d'Angély, de Niort, du Poitou, de la Gascogne , ne pouvait réussir et n'empêcha pas les intéressés de revenir bientôt vers le puissant emporium qui les mettait en rapports avec le mouvement maritime qui y convergeait de la mer du Nord et de la Baltique. Les bateaux de la Hanse teutonique, qui apportaient dans le Swyn (le golfe de Bruges) le blé, la poix, le poisson sec et les fourrures de la Prusse et de la Russie, s'y approvisionnaient, au plus tard dès le milieu du XIIIesiècle, des vins de la France méridionale.

Les navires de la Hanse, en effet, ne commencèrent que durant là première moitié du XIVe siècle à prendre eux aussi la route du golfe de Gascogne . Ils y avaient été précédés par les marins hollandais. En 1273 sont signalés des arrivages de vin à Dordrecht et l'on ne peut ........A SUIVRE
 


SOURCES

-1227. Vins chargés  par des Anversois qui les destinent  la foire de Saint-Botuit et à Berwick (ibid., p. 68, ne 220).-128. Huit cent vingt six tonneaux de vin enlevée à des marchands de Bruges en Angleterre (Da Saint inventaire des ahana do comtes de Flandres W 51). -1218. Des marchands de Bordeaux sont mentionnés à Southampton avec des marchands de saint-Omer, de Douai, de Gand, d'Ypres et du Brabant qui, sans doute, s'occupaient comme eux du commem des vins (Hansivehe Urkunderbuch t. I, p. 42. n• 107). -

Il est inutile d'allonger cette liste jusque dans le courant du XIVe siècle, c'est à dire jusqu'a l'époque du déclin de la navigation flamande. Il suffira de renvoyer aux faits recueillis par R HAPKE Brüges Entwiekkung zum Miterlalterlichen Wermarkt p. 188.

1. Hansieches Urhundenbuck k I, p. 8, n• 18. La date de 1157 donnée 1 cet acte par Lappenberg et conservée par Hahlbaum est inexacte. Elle flotte entre 1172 et 1179. Voir la nouvelle édition du texte dans L. Delisle et L. Berger Receuil des sans de Henri 11 roi d'Angleterre et due de Normandie, t. II, p. 117.

2. W. Cunningham The growth of anglish industry and commerce during du early and middle aga, p. 293. D'après Cunningham, le vin est à cette époque, en Angleterre.

LAMBERT D'ANDRES

Grégoire de Tours - Jean Halein Etudes de vins sur la Belgique

 F. Liebermann Die Gesetse der Angelsachsen, t. 1, p. 282.

. F. Rousseau, La Meuse  et le pays en Belgique Namur, p 119

http://www.ffil.uam.es/equus/warmas/online/


 



 

L'exemple du Moyen Age

Peut-être aussi va-t-on de nouveau planter dans les zones nordistes où la vigne a disparu depuis plusieurs siècles. Au Moyen Age, il n'était pas concevable qu'une puissante abbaye, où le vin symbolisait l'accueil, un évêché ou un grand seigneur ne possédassent pas de vignoble. Ceux de Laon et Soissons furent célèbres. On cultivait la vigne à Cambrai, et les ducs de Normandie entretenaient un domaine près de Caen. A Liège, l'évêque était fier de ses vignes plantées sur une zone de schistes qui dominait la ville. On le sait moins, mais Richard Coeur de Lion lui-même possédait un vignoble près de la forêt de Rockingham...






 

 

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