Les exportations de l'Occident arrivaient encore à se frayer un chemin vers ces marché, mais en plus faible quantité , que les Italiens étaient maintenant forcés, pour  travailler, de passer par des intermédiaires. Le marché en déclin du drap et d'autres produits industriels subit, en Angleterre comme à l'étranger, une très forte concurrence.

 Pendant le XIVe siècle, Florence fut perpétuellement en guerre avec ses rivales industrielles de Toscane, tandis que Bruges, Gand et Ypres réussissaient à vaincre la concurrence des petites villes flamandes et de l'industrie drapière  rurale.

La guerre fut une réponse à la crise économique. mais les villes adoptèrent le plus souvent une_ politique de protectionnisme dans l'espoir de pré server leur part d'un marché chancelant. et  les corporations multiplièrent les mesures tes- _-i\ es pour protéger les intérêts de leurs membres. Mais ces politiques furent l'inverse de celles qui auraient favorisé l'expansion commerciale et industrielle; elles ne firent que précipiter le déclin. Dans les cités flamandes, une modification de politique fut associée à  un changement de gouvernement. Un âpre
conflit s'engagea entre la classe des marchands qui s'étaient enrichis dans le commerce à longue distance et les tisserands qui encourageaient une politique protectionniste et essayaient de se prémunir contre la réduction du commerce international en s'assurant la domination absolue sur le marché local. La campagne avoisinante fut mise sous le contrôle politique direct du gouvernement. Les dangers ne sont que trop évidents. Dans une large mesure l'essor urbain avait été possible parce que le commerce et l'industrie n'étaient pas étroitement liés au marché local. Or la situation était maintenant renversée.

Pour une très grande part, l'expansion du commerce avait été fondée sur l'extension du système de crédit. Sa fragilité fut mise en évidence en 1343 par la banqueroute des deux plus importantes banques d'affaires de Florence, celle des Bardi et celle des Peruzzi ; les rois de Naples et d'Angleterre s'étaient trouvés dans l'incapacité d'honorer leurs dettes. La confiance sur laquelle reposait le commerce fut ébranlée et le crédit plus étroitement surveillé par la suite.

Les villes furent forcées de se rabattre de plus en plus sur leurs marchés locaux ; mais, avec la paupérisation et le démantèlement de l'agriculture, elles n'avaient généralement que peu de chose à offrir. Beaucoup de villes tentèrent de se préserver du chaos qui régnait à la campagne en restreignant l'immigration. Les conséquences devaient en être désastreuses, surtout après que la peste noire eut décimé la population urbaine, car pour ne pas se dépeupler les villes étaient tributaires de cette immigration de la campagne.

Les changements , de la fin du Moyen Age

La fin du Moyen Age fut une période de dépression ; mais ce fut aussi une époque de changements qui tracèrent la voie au redressement économique. I1 ne faut cependant pas, exagérer l'ampleur de ce redressement  ,il semble improbable que l'Europe ait pu retrouver avant la fin du Moyen Age la prospérité qu'elle avait connue au XIIIe siècle

 On a prétendu qu'il y a eu  eu une augmentation générale du niveau de vie, il est sûr que certains indices montrent la fin du Moyen Age une structure économique  plus efficace  L'activité économique semble avoir été mieux répartie en Europe :au sud de l'Allemagne  qui devint l'une des principales régions industrielles d'Europe. tandis que l'Angleterre et la Hollande s'affirmaient puissantes pour retrouver des marchés

L'essor des centres métropolitains ne se limita pas uniquement à l'Italie ; c'est à la fin du Moyen Age que Londres réussit à dominer si complètement l'économie anglaise. II s'ensuivit une meilleure définition des régions économiques et une division du travail plus nette entre les différentes villes ; mais de nombreuses villes, qui avaient joui autrefois d'un standing international,furent réduites a un rang inférieur

Le redressement économique exigeait de la campagne un regain de prospérité. Ce n'est pas pure coïncidence si l'agriculture fut si florissante au XVe siècle dans le nord de l'Italie. L'équilibre s'était rétabli dans les campagnes où l'on ne pratiquait plus autant la culture extensive. Le déclin du marché urbain du blé permit une plus grande diversification de l'agriculture, ce qui lui donna plus de souplesse. En Angleterre, de plus en plus de fermiers entreprenants se libérèrent des contraintes de l'exploitation communale qui se consacrait encore largement à la production de blé. Dans beaucoup de régions, le système d'assolement s'assouplit. Les terres des villages ne furent plus divisées en un nombre fixe de champs mais en autant de parcelles qu'il convenait en fonction de la configuration du terrain et le type de récoltes semées.

De nouvelles cultures furent introduites. En Angleterre, dès le début du XIVe siècle, on se livra à une production intensive du haricot; non seulement cela permit d'améliorer le régime alimentaire des paysans mais encore de nourrir les moutons et les bovins en hiver. En Lombardie, on planta délibérément des haricots pour améliorer la qualité du sol. De plus grandes étendues de terre furent consacrées aux cultures industrielles. Le pastel ou guède, de plus en plus cultivé en Lombardie, servait non seulement de colorant mais il fournissait aussi un précieux fourrage pour le bétail. Des mûriers furent plantés dans les régions montagneuses de Lombardie pour alimenter l'industrie de la soie de Milan qui était en pleine expansion.

Mais le changement le plus important fut peut-être l'augmentation de l'élevage; l'intérêt fut d'un grand intérêt économique

Livre Bibliothèque Municipale Arcachon  Titre le XVI ^e Siècle / BARTHOLOME BERNASSAR  Professeur d'histoire Economique à l'université de Toulouse et JEAN JACQUART  Maître  de Conférence a l'Université de Picardie / Armand Collin / Edition 1973

Livre HISTOIRE DU MOYEN AGE ET DE LA RENAISSANCE EDITIONS NATHAN BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE ARCACHON

 R. Fossier, Le Moyen Âge, 3 vol. Paris, Armand Colin, 1982.